Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui, je vous
présente un deuxième extrait de mon roman d’aventures « APPARENCES ».
[...] Tremblant de tout son corps, il
poussa doucement la porte en bois pour se trouver dans une grande pièce enfumée
éclairée aux lampes à pétrole. Dans ce clair-obscur se dressait un immense
comptoir en bois sombre où des mines patibulaires s’y tenaient accoudées. Les
tables ne désemplissaient pas de gens aux allures de mendiants mangeant
goulûment et buvant sans soif. Les conversations bruyantes se prolongeaient
sans discontinuer avec des femmes vulgaires et pas farouches montrant une
poitrine aussi généreuse qu’elles. Ces gourgandines allaient de table en table
en buvant avec satiété avec des hommes plus que mûrs.
Assis dans un coin, Alexander aperçut un
petit homme sans âge complètement édenté riant éperdument d’un son rauque,
dégageant une forte odeur de tabac lui piquant les narines. Le nom de
l’enseigne ne ressemblait en aucun cas avec l’atmosphère ambiante. Alexander
comprit ce qu’était une gargote au XIXe siècle.
[...] Le tenancier, un homme très gros chevelu et barbu aux manches
retroussées le regarda arriver sans lui porter d’intérêt. Posés sur le bar, des
pichets de vin, plutôt de vinasse exhalant une odeur âcre prenant à la gorge,
le dégouttèrent tellement qu’il commanda de la bière. L’homme la lui servit
dans une chope en verre à la transparence douteuse. Faisant mine de rien, il
demanda timidement au patron debout derrière son comptoir, s’il avait vu un
certain « Philibert ». Le dévisageant d’un air ahuri, il lui répondit
par bribes qu’il ne le connaissait pas et qu’il n’aimait pas les questions des étrangers.
[...] Dans la pénombre entre deux hauts piliers en bois, des yeux n’arrêtaient
pas de fixer.
L’individu lui fit signe de le suivre à
l’extérieur, bien qu’appréhendant un traquenard, Alexander sentit son envie de
lui parler, il le suivit sans trop de méfiance. L’inconnu se réfugia sous un
porche assez sombre. Arrivé à sa portée, Alexander se fit brusquement plaquer
contre le mur, une lame sous sa gorge. Pris au piège, il regretta d’avoir fait
confiance à son intuition. Aussitôt, l’homme vociféra agressivement dans un
langage cru :
— Qui es-tu maraud ?
— Je ne suis pas un voleur et je
n’ai pas d’argent ! lui répondit-il tremblant.
— Alors, pourquoi poses-tu des
questions ?
— Non !... Il y a erreur, je
cherche quelqu’un. Philibert Morton, le reporter...
Alexander étouffait sous l’emprise des
bras costauds de l’inconnu. La lame commença à le piquer à la gorge, laissant
couler une goutte de sang.
— Que lui veux-tu ? [...]
— Je me nomme Alexander Junco.
J’aimerais vous parler de votre miroir et de votre carnet de notes, je les ai
récupérés chez moi.
— Comment ça chez toi ? Tu me
les as volé, fripouille.
Continuant à le rudoyer, il lui asséna
un coup de poing au ventre. Alexander se plia en deux avec un cri étouffé.
L’individu le prit par le col et le serra fortement, surpris, il ne put réagir,
suffoquant il marmonna en le suppliant d’arrêter :
— Lâchez-moi et discutons, c’est
une longue histoire qui vous intéressera, j’en suis persuadé, ayez confiance en
moi. Je sais que vous êtes celui que je recherche.
— Tu n’es qu’un aigrefin avec des
boniments pour me duper, je vais t’asséner des coups avec ma badine et tu vas
le regretter amèrement.
— Je n’ai pas compris.
— Tu as très bien compris
arsouille ! Sache que j’ai aussi une lame bien aiguisée et je sais m’en
servir promptement. Suis-moi, mais ne t’amuse pas à m’emberlificoter. [...]
La suite se trouve dans la page…
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